Le chiffre impressionne : chaque année, près de 70 000 ménages en France décrochent un prêt relais pour boucler une opération d’achat-revente. Derrière cette mécanique financière, c’est tout un jeu d’équilibriste qui se met en place, entre exigences bancaires et course contre la montre. Il ne suffit pas d’avoir un bien à vendre : il faut séduire la banque, prouver sa solidité financière, et convaincre que le projet tient la route.
Selon les banques, le prêt relais se décline en plusieurs formules. Certaines laissent une respiration totale pendant la période de transition, reportant intérêts et capital à l’issue de la vente du bien. D’autres exigent le paiement des intérêts dès les premiers mois. Les conditions changent du tout au tout selon l’établissement, la région où se trouve le logement, ou la consistance de votre dossier. Se présenter devant le conseiller bancaire, c’est déjà défendre un plan crédible, chiffré, appuyé sur des arguments solides.
Plan de l'article
Le prêt relais en clair : à quoi ça sert et dans quels cas l’utiliser ?
Le prêt relais s’adresse à ceux qui veulent acheter une nouvelle résidence sans attendre de vendre leur bien actuel. Il donne un coup de pouce financier, souvent entre 50 % et 80 % de la valeur du logement à céder, pour permettre un nouvel achat sans passer par la case location temporaire. Autrement dit, il évite la double peine : devoir vendre dans l’urgence ou rater une opportunité sur le marché.
Dans un marché immobilier parfois grippé, où les délais de vente s’étirent, le prêt relais s’adresse d’abord à ceux qui possèdent déjà un capital immobilier et peuvent supporter, le temps de la transition, deux prêts en parallèle. Il devient la solution idéale lorsque la coordination entre l’achat et la revente s’annonce incertaine, voire impossible à caler parfaitement.
Pour qui, concrètement ?
Voici les profils pour lesquels le dispositif fait sens :
- Propriétaires décidés à acheter un appartement ou une maison sans attendre la concrétisation de la vente de leur logement actuel
- Investisseurs habitués à l’immobilier vente rapide, qui jonglent avec plusieurs biens
- Familles en mobilité professionnelle souhaitant sécuriser rapidement leur nouvelle adresse principale
L’atout principal du prêt relais ? Saisir une occasion immobilière sans la laisser filer, éviter le passage par la location entre deux transactions, garder la main sur le calendrier. Mais ce crédit temporaire oblige à bien penser sa stratégie : la banque scrute la faisabilité du plan de financement et s’assure que le projet de revente tient la route.
Le prêt relais ne se limite pas à la résidence principale. Il s’adapte aussi à l’achat d’une résidence secondaire, à condition de présenter un dossier cohérent et un niveau d’endettement raisonnable. Son usage s’inscrit dans un parcours de transition, entre deux logements, avec un objectif limpide : faciliter la mobilité et fluidifier le parcours résidentiel.
Comment fonctionne concrètement un prêt relais ?
Le prêt relais fonctionne sur un principe limpide : la banque avance une partie de la valeur du bien à vendre pour que l’emprunteur puisse acheter le nouveau logement sans attendre la signature définitive. Ce crédit s’adosse le plus souvent à un prêt immobilier classique, quand le montant du relais ne couvre pas tout, ou le remplace temporairement si la somme suffit.
Deux mécanismes dominent ce marché. Le prêt relais sec : il intervient seul, lorsque le montant obtenu permet de payer l’intégralité du nouveau bien. Et le prêt relais adossé, qui combine le relais avec un prêt classique pour compléter le financement. En général, la banque accorde entre 50 % et 80 % de la valeur du bien à vendre, sur la base d’une estimation professionnelle ou de l’avis d’un agent immobilier.
Pendant la période du prêt relais, l’emprunteur règle les intérêts uniquement (franchise partielle), le remboursement du capital s’effectuant une fois la vente réalisée. Une option de franchise totale existe parfois : rien à payer pendant la phase relais, mais attention, cela gonfle la note finale.
Le schéma habituel laisse 12 à 24 mois pour vendre. Si la transaction tarde, la banque peut réclamer un remboursement immédiat ou transformer le solde restant en crédit immobilier classique, généralement avec des conditions moins favorables. Lisez bien les modalités de sortie, c’est là que tout se joue.
Ne vous limitez pas au taux : regardez la souplesse des modalités de remboursement, l’étendue de l’assurance emprunteur et les frais annexes qui s’ajoutent. Un courtier immobilier peut vous aider à monter un dossier solide et à comparer les propositions du marché.
Montant, durée, taux : ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Le montant du prêt relais est directement lié à la valeur du bien mis en vente. Les banques jouent la prudence et financent en général entre 50 et 80 % du prix estimé, selon l’état du bien, sa localisation et la dynamique du secteur. Pour affiner ce chiffre, elles mandatent souvent un expert ou s’appuient sur l’évaluation d’un professionnel local. Exemple concret : pour un appartement estimé à 400 000 €, le montant du relais peut aller de 200 000 à 320 000 €.
La durée d’un prêt relais s’étire généralement sur 12 à 24 mois, pour laisser le temps de vendre sans pression excessive. Au-delà, la banque peut exiger un remboursement immédiat ou transformer le crédit en prêt classique, avec des conditions parfois moins avantageuses. Mieux vaut anticiper le calendrier de son projet pour éviter tout décalage qui mettrait en péril sa trésorerie.
Le taux d’intérêt d’un prêt relais reste supérieur à celui d’un crédit immobilier classique. Au printemps 2024, il oscille entre 3,8 et 5,2 %, selon l’établissement, le profil de l’emprunteur et la solidité du dossier. Les intérêts ne sont calculés que sur la somme avancée, mais attention aux frais annexes qui peuvent alourdir la facture finale.
Avant de vous décider, voici les points clés à comparer :
- Montant : 50 à 80 % de la valeur estimée du bien
- Durée : entre 12 et 24 mois
- Taux : supérieur au crédit immobilier classique, variable selon la banque
Multipliez les simulations et examinez chaque paramètre pour mesurer l’équilibre de votre montage achat-revente.
Qui peut obtenir un prêt relais et comment comparer les offres ?
Le prêt relais vise surtout les propriétaires désireux d’acheter un nouveau bien avant de vendre l’ancien. Les banques appliquent des critères précis : revenus stables, taux d’endettement raisonnable, projet immobilier cohérent, dossier bancaire sans incident récent. L’analyse porte sur la situation professionnelle, la régularité des flux financiers, et la présence éventuelle de charges ou d’hypothèques déjà existantes sur le bien à vendre.
Les profils favoris des banques ? Cadres, professions libérales, indépendants avec des revenus bien installés, retraités disposant d’un patrimoine. Mais la crédibilité de la vente compte tout autant : une estimation réaliste, un bien attractif, un secteur demandé. Plus le projet semble solide, plus la banque se montre conciliante sur le montage du crédit relais.
Comparer les offres de prêt relais exige une lecture attentive des conditions. Ne vous arrêtez pas au taux affiché : évaluez la durée de la franchise, les frais de dossier, le coût de l’assurance, la possibilité d’un remboursement anticipé sans surcoût. Les banques rivalisent sur les taux, mais c’est sur les détails du contrat que se jouent les différences.
Pour vous guider, gardez en tête ces critères :
- Durée de la franchise : selon l’établissement, elle varie de 12 à 24 mois.
- Assurance : le tarif dépend fortement de l’âge et de la santé de l’emprunteur.
- Frais annexes : garanties, frais de mainlevée, coûts notariaux liés au montage.
Pensez à consulter plusieurs simulateurs et, si besoin, à solliciter un courtier immobilier pour obtenir une vue d’ensemble du marché. La qualité de l’accompagnement, la disponibilité de votre conseiller, sa capacité d’écoute et d’ajustement font souvent la différence au moment crucial.
Au bout du compte, c’est un jeu de précision et d’anticipation. Savoir s’entourer, prendre le temps de comparer et ne rien laisser au hasard : voilà la clé pour traverser la période relais sans encombre et viser plus loin que la simple opération financière.

