Comment récupérer la TVA avec un investissement en lmnp

Récupérer la TVA sur un investissement en LMNP n’a rien d’automatique. Même en achetant un bien neuf, même si la TVA a été payée lors de l’acquisition, le mécanisme ne joue pas à tous les coups. Tout dépend du type de location meublée, du cadre juridique, des services proposés. Impossible d’improviser : chaque critère compte, chaque détail administratif peut faire la différence.

Un engagement négligé, une clause non respectée, et l’administration fiscale peut exiger le remboursement de la TVA perçue. L’impact financier n’a alors plus rien de théorique. Les règles sont strictes, la procédure réclame une discipline sans faille, sous peine de voir disparaître l’avantage espéré.

Comprendre la TVA en location meublée non professionnelle : pourquoi ce sujet est-il fondamental ?

Dans le binôme TVA et LMNP, tout est question de précision. D’un côté, la fiscalité. De l’autre, la rentabilité. Le mécanisme de récupération de la TVA LMNP attire de plus en plus d’investisseurs, séduits par la perspective d’alléger la facture de près d’un cinquième du prix d’un bien neuf, à condition qu’il soit exploité en résidence de services. Mais rien n’est automatique, chaque étape repose sur des critères concrets.

Le statut de loueur en meublé non professionnel n’ouvre la porte à la TVA que dans des situations très encadrées. Il faut viser des résidences meublées offrant au moins trois services para-hôteliers parmi lesquels : petit-déjeuner, ménage, fourniture du linge, accueil à la réception. Impossible de contourner la case gestionnaire professionnel : la gestion du bien doit être confiée à un exploitant par le biais d’un bail commercial. C’est le seul schéma qui permet d’activer la récupération de TVA. Les locations meublées standards, même bien équipées, n’entrent pas dans ce jeu : seules les résidences étudiantes, seniors ou de tourisme, intégrant ces services spécifiques, ouvrent la voie.

Pourquoi tant d’intérêt pour ce dispositif ? Parce que la TVA récupérée se traduit par une trésorerie libérée, un rendement boosté dès le départ. Une opération mal ficelée, en revanche, peut anéantir ce gain. Chaque investisseur doit donc examiner le montage juridique, le type d’exploitation, la nature des services et la gestion du dossier pour sécuriser cette démarche. L’expérience montre qu’un détail négligé peut suffire à tout remettre en question.

À quelles conditions un investisseur LMNP peut-il réellement récupérer la TVA ?

Pour envisager la récupération de la TVA sur un achat LMNP, il ne suffit pas de signer pour un logement neuf. Plusieurs critères sont à réunir. L’acquisition doit généralement se faire sur plan, en VEFA (vente en l’état futur d’achèvement). Le simple achat d’un appartement destiné à la location meublée ne donne pas accès à ce dispositif. Il faut que la résidence propose des prestations para-hôtelières : ménage, petit-déjeuner, linge, accueil. Sans ces services, l’administration fiscale ne valide pas la récupération de la TVA.

Autre condition incontournable : la signature d’un bail commercial avec un gestionnaire professionnel. C’est ce contrat qui assure la gestion de la location, la fourniture des services et le versement du loyer à l’investisseur. En dehors de ce schéma, impossible de prétendre au remboursement de la TVA.

Un point d’attention : la franchise en base de TVA. Si les recettes générées par la location restent sous le seuil de 85 800 euros par an (valeur 2024), l’investisseur est d’office en franchise : la TVA n’est ni collectée, ni déduite. Pour activer la récupération, il faudra demander à être assujetti à la TVA, puis gérer chaque déclaration avec rigueur.

Enfin, conserver le bien pendant vingt ans permet de garder le bénéfice de la TVA sans devoir en restituer une partie. Une revente précoce oblige à rendre une quote-part de la TVA reçue, calculée au prorata des années restantes. Chaque investisseur doit donc choisir entre rendement immédiat et stratégie de détention à long terme.

Les démarches administratives et fiscales à suivre sans se tromper

Avant de profiter de la récupération de TVA en LMNP, quelques étapes administratives sont incontournables. Tout commence avec la déclaration de l’activité de loueur en meublé, via le formulaire P0i auprès du centre des impôts des entreprises. Ce document lance officiellement le statut LMNP, condition sine qua non pour la suite des opérations.

Une fois le bien livré, il faut transmettre la facture d’acquisition au gestionnaire, qui la transmettra à son tour au service des impôts. La demande de remboursement de TVA s’effectue via le formulaire CA3. Le choix du régime de TVA est alors déterminant : la fréquence des déclarations dépendra du montant de la TVA collectée. Plus de 15 000 euros par an ? Il s’agira d’une déclaration mensuelle. En-dessous, ce sera trimestriel.

Voici les principales étapes à respecter pour mener la démarche à bien :

  • Déclarer l’activité de loueur meublé auprès du service des impôts des entreprises
  • Souscrire au régime réel simplifié pour la gestion de la TVA LMNP
  • Déposer le formulaire CA3 pour obtenir le remboursement

La réussite de la démarche tient à la régularité et à la précision. Retards, justificatifs manquants, erreurs dans le calcul de la TVA déductible : le moindre faux pas peut entraîner un blocage ou un refus de remboursement. La gestion de la TVA LMNP ne s’improvise pas. L’appui d’un expert-comptable spécialisé en location meublée s’avère souvent précieux, tant les règles évoluent et les contrôles sont fréquents.

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Ce qu’il faut retenir pour éviter les pièges et profiter pleinement de l’avantage fiscal

L’attrait de la récupération de TVA en LMNP ne doit pas faire perdre de vue la complexité de la procédure. Le bail commercial, incluant des prestations para-hôtelières, reste le socle de la démarche. Sans lui, impossible d’obtenir le remboursement de la TVA. Il faut donc examiner avec attention la conformité du contrat, la liste des services et la gestion du bien. La rigueur dans les déclarations auprès de l’administration fiscale est tout aussi déterminante : une erreur, une omission, un retard, et l’avantage fiscal peut disparaître en un instant.

La revente du bien impose aussi la prudence. En cas de cession avant vingt ans, l’investisseur doit reverser une partie de la TVA récupérée, au prorata des années non détenues. L’article 257 bis du CGI ouvre toutefois une alternative : sous certaines conditions, transmettre le bien à un autre loueur en meublé évite la restitution.

Pour profiter pleinement de ce dispositif, il convient de garder à l’esprit quelques réflexes clés :

  • Examinez en détail les prestations para-hôtelières : ménage, accueil, linge, petit-déjeuner doivent être facturés et clairement identifiés.
  • Surveillez le plafond de la franchise en base de TVA : au-delà de 34 400 euros de recettes, la récupération s’arrête.
  • Prévoyez une régularisation fiscale en cas de changement d’usage ou de sortie du statut de loueur en meublé.

Rien ne remplace la rigueur et l’anticipation. Un dossier solide protège l’investisseur des mauvaises surprises. La récupération de la TVA LMNP peut transformer la rentabilité d’un projet, à condition d’en maîtriser chaque rouage. À la clé, la perspective d’un investissement qui tient ses promesses, si chaque étape est conduite avec méthode et vigilance.

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